Le vendredi matin est régulièrement un moment privilégié pour réfléchir entre pairs. Nous aimons cogiter sur des questions qui nous sont posées par nos clients.
Le sujet du développement de la créativité est souvent suivi de la précision suivante :
Développer la créativité oui, mais au service de quoi ?
J’entends régulièrement les managers témoigner avoir vécu de magnifiques journées de créativité, avoir joué, fait des collages, coloriages, avoir re-décoré la salle, trempé les mains dans la peinture et j’en passe. Si l’objectif consiste à passer un merveilleux moment avec l’équipe, alors tout va bien.
Si ce n’est pas le cas, cela veut dire qu’il y a confusion entre la fin et les moyens. Le risque est que toute cette énergie retombe aussi vite qu’un soufflé, voire même qu’elle génère un espoir de changement qui ne sera pas suivi d’action.
Avant de se lancer à « créer » un temps créatif, il est essentiel de se poser 2 questions :
Au service de quoi travaillons nous ?
Qu’allons nous faire de cette matière ensuite ?
La créativité est un moyen pour aboutir à un objectif clairement défini au départ. Les grands ennemis de la créativité sont le conformisme, la routine, le regard des autres, le manque de curiosité, la peur….
Un des paradoxes de l’être humain c’est que : « lorsque l’on nous demande volontairement de faire quelque chose, on a involontairement moins envie de faire»
D’où l’échec fréquent d’une séance de brainstorming qui se fait dans un cadre rigide, dans un temps trop court, avec un animateur trop interventionniste ou inversement. L’échec s’amplifie s’il y a des enjeux de pouvoir entre les personnes ou des jeux psychologiques.
Parfois, certaines personnes trouvent que c’est ridicule, infantilisant et une belle perte de temps de sortir feutres, crayons de couleur, gommettes, bonbons, cartes, playmobil, légo, tampons, papier kraft etc…..
En fait, il faut rehausser la hauteur du plafond et voir au delà des outils.
Le matériel de la créativité permet de faire diverger les participants pour ensuite mieux converger vers l’objectif.
Diverger, ça veut aussi bien dire « vider son sac » de tout ce qui nous pollue la tête et le coeur, que partir dans des idées parfaitement farfelues ou prendre des rocades pour traiter un sujet. Ça veut dire aussi faire la part belle à la spontanéité, à la curiosité, au rire pour oser lâcher son « enfant libre ».
Etre créatif c’est prendre appui sur une méthodologie de créativité pour ensuite la dépasser et inventer une nouvelle manière de faire : finalement, suivre un processus bien établi de créativité ou essayer de formaliser la créativité, n’est-ce pas là aussi un joli paradoxe?
Converger, ça veut dire transformer les idées les plus farfelues en une idée réaliste. C’est à ce moment là que l’on peut questionner le sens d’une idée, ce qu’elle permet faire de différemment et seulement après de travailler sur nos plans d’actions préférés avec le CQQCOQP (Comment, Qui, Quoi, Combien, Où, Quand, Pourquoi)
Pour développer au mieux sa créativité chaque personne de notre groupe a témoigné de sa manière de faire :
- ne rien préparer et s’ajuster en temps réel,
- connaître l’objectif à l’avance et laisser le temps faire son œuvre en restant seul faire complètement autre chose :
- prendre un bain,
- faire des expositions,
- lire un magasin,
- boire une bière…
- passer par de l’absurdité totale en se demander comment faire pour échouer un sujet de créativité travailler en groupe car on est plus intelligents à plusieurs marcher en foret,
- s’aérer, faire un jogging…
C’est comme ça que souvent, nous emmenons nos groupes se promener lors des séances de coaching, en ayant pris soin au préalable de « planter » une graine d’idée dans les têtes, pour que le grand air les fasse germer.
Et vous ? êtes vous créatif ?
Si vous vous dites que vous ne l’êtes pas, peut être serait il intéressant de comprendre quels sont vos freins personnels, vos croyances ou les peurs qui vous retiennent.
Pour ma part, j’ai grandi dans un environnement où le regard des autres primait. Quand j’ai commencé à déconstruire cette croyance limitante, j’ai été reconnue et recrutée…. pour ma créativité justement ! Qui l’eut crû … moi qui n’ai jamais été une grande artiste. Et j’ose même commencer à chanter maintenant
Et vous ? comment vous y prenez-vous pour être créatif ?
* La question du Vendredi est issue de mes rencontres de la semaine sur le terrain (Coaching, formation ou thérapie). C’est une question qui m’a été posée et qui m’interpelle. Elle peut être tout aussi bien philosophique, pragmatique, existentialiste, économique…. Si celle ci vous parle, l’objectif est que vous puissiez enrichir les éléments de réponse avec votre propre expérience